La donation, acte juridique par lequel une personne (le donateur) transfère de son vivant la propriété d'un bien à une autre personne (le donataire) sans contrepartie, est une solution privilégiée pour anticiper sa succession et transmettre son patrimoine immobilier. Cependant, cette transmission n'est pas gratuite. Elle engendre des frais, communément appelés "frais de notaire" ou frais d'acquisition, qu'il est essentiel de connaître et d'anticiper, surtout si la donation concerne un bien immobilier. Ces frais de donation immobilière peuvent représenter une part significative de la valeur du bien transmis et impacter significativement le budget du donateur ou du donataire.

Ce guide détaillé vous permettra de comprendre la composition de ces frais de notaire, leur mode de calcul précis en fonction de la valeur du bien donné et des liens de parenté (élément clé dans le calcul des droits de mutation), et de découvrir des stratégies éprouvées pour optimiser leur montant et réduire la pression fiscale. Une bonne préparation, incluant une estimation précise des frais et une connaissance des abattements fiscaux, est essentielle pour réaliser une donation immobilière en toute sérénité, en maîtrisant ses implications financières et en évitant les mauvaises surprises. Nous allons explorer ensemble les différents aspects de ces frais de donation, intégrant les dernières réglementations, afin de vous donner une vision claire et complète des coûts à prévoir.

Comprendre les frais de notaire en matière de donation : une décomposition essentielle

Les "frais de notaire", en réalité appelés frais d'acquisition ou frais d'acte, englobent plusieurs types de dépenses. Il est crucial de distinguer clairement ces différents éléments pour comprendre comment ils s'appliquent à une donation, en particulier dans le contexte d'une donation immobilière. L'ensemble des frais comprend les droits d'enregistrement (impôts et taxes), les émoluments du notaire (sa rémunération) ainsi que les débours (les frais annexes), constituant une somme non négligeable à prendre en compte lors d'une donation. Une analyse précise de ces coûts, et de leur impact sur votre patrimoine, vous permettra de mieux planifier votre donation et d'éviter les mauvaises surprises financières. Il est donc important de les détailler un par un, en soulignant les aspects spécifiques à la donation.

Droits d'enregistrement (impôts) ou droits de mutation à titre gratuit (DMTG)

La part la plus importante des frais de notaire est constituée par les droits d'enregistrement, plus précisément appelés droits de mutation à titre gratuit (DMTG) dans le cadre d'une donation. Ces droits sont en réalité des impôts perçus par l'État et les collectivités locales (principalement le département). Leur montant varie considérablement en fonction du lien de parenté entre le donateur et le donataire, ainsi que de la valeur du bien transmis, qu'il s'agisse d'un bien immobilier, de parts de société ou d'une somme d'argent. Ces droits sont calculés selon des barèmes progressifs, c'est-à-dire que le taux d'imposition augmente avec la valeur du bien. Le paiement de ces droits est une obligation légale pour que la donation soit officiellement enregistrée et opposable aux tiers. Il est primordial de bien les comprendre pour évaluer correctement le coût total de la donation et prévoir les liquidités nécessaires.

Honoraires du notaire (émoluments) : la rémunération encadrée

Les honoraires du notaire, ou émoluments, correspondent à la rémunération du notaire pour son travail de conseil, de rédaction de l'acte de donation et d'accomplissement des formalités nécessaires. Ces émoluments sont fixés par un barème national réglementé par l'État, garantissant une transparence et une équité pour tous les clients. Ils sont proportionnels à la valeur du bien transmis, mais dégressifs : plus la valeur du bien est élevée, plus le taux appliqué est faible. Il est important de noter que le notaire est un officier public et ministériel, et ses honoraires sont encadrés afin de garantir un service de qualité et équitable pour tous. Une partie de ses émoluments est donc encadrée et non négociable, conformément à la loi Macron de 2015. Cependant, il existe des exceptions, notamment pour les actes complexes ou les prestations de conseil spécifiques, que nous explorerons plus loin. Ces honoraires couvrent également la responsabilité du notaire quant à la validité et à la sécurité juridique de l'acte de donation.

Débours (frais divers) : les coûts annexes indispensables

En plus des droits d'enregistrement et des émoluments, les frais de notaire comprennent également des débours. Ces débours correspondent aux frais avancés par le notaire pour le compte de son client, dans le but de constituer le dossier de donation et d'accomplir les formalités obligatoires. Ils incluent, par exemple, les frais d'enregistrement de l'acte, les frais de publication de l'acte au Service de la Publicité Foncière (indispensable pour rendre la donation opposable aux tiers si elle concerne un bien immobilier), les frais de timbre, les honoraires d'experts (géomètre, diagnostiqueur immobilier en cas de donation immobilière), les frais de consultation de documents d'urbanisme, etc. Ces débours sont remboursés au notaire par le client, et leur montant peut varier en fonction de la complexité de la donation et des formalités à accomplir. Ils constituent une part moins importante des frais totaux, représentant généralement entre 1% et 2% de la valeur du bien, mais ils doivent être pris en compte dans le budget global de la donation. Ces frais sont souvent nécessaires pour garantir la sécurité juridique de la transaction.

Le calcul des frais de notaire : une dépendance directe à la valeur du bien donné et au lien de parenté

Le calcul des frais de notaire est intimement lié à la valeur du bien transmis, mais aussi au lien de parenté entre le donateur et le donataire. La valeur du bien sert de base de calcul pour les droits d'enregistrement et les émoluments du notaire. Il est donc essentiel d'estimer correctement la valeur vénale du bien immobilier ou des actifs transmis pour anticiper les frais à engager. Une évaluation trop basse pourrait entraîner un redressement fiscal, avec des pénalités financières. Le lien de parenté joue également un rôle crucial, car il détermine les abattements fiscaux applicables et les taux d'imposition, impactant significativement le montant des droits de mutation à titre gratuit. Une planification attentive, tenant compte de ces deux facteurs, est indispensable pour optimiser les coûts et éviter les mauvaises surprises.

Barèmes des droits d'enregistrement : abattements et taux progressifs

Les droits d'enregistrement (DMTG) sont calculés en appliquant un barème progressif à la valeur du bien transmis, après déduction des abattements fiscaux éventuels. Ces abattements sont des sommes que l'on peut déduire de la base imposable, réduisant ainsi le montant des droits à payer. Les taux applicables varient considérablement en fonction du lien de parenté entre le donateur et le donataire. Par exemple, les donations entre parents et enfants bénéficient d'un abattement important (100 000 € par enfant et par parent, renouvelable tous les 15 ans), et les taux d'imposition sont plus favorables que pour les donations entre frères et sœurs ou entre personnes sans lien de parenté. Voici quelques exemples indicatifs des taux applicables après abattement :

  • Parents à enfants : après abattement de 100 000€, les taux varient de 5% à 45% selon la tranche de valeur taxable.
  • Entre époux ou partenaires de PACS : après abattement de 80 724€, les taux varient de 5% à 45% selon la tranche de valeur taxable.
  • Entre frères et sœurs : après abattement de 15 932€, taux de 35% jusqu'à 24 430€, puis 45% au-delà.
  • Entre oncle/tante et neveu/nièce : 55% après abattement de 7 967 €.
  • Entre cousins germains : 55% sans abattement.
  • Entre non-parents : 60% sans abattement.

Ces barèmes sont susceptibles d'évoluer en fonction des lois de finances, il est donc conseillé de consulter les informations les plus récentes auprès d'un notaire ou sur le site officiel de l'administration fiscale (impots.gouv.fr). La valeur retenue pour le calcul est généralement la valeur vénale du bien au jour de la donation. Il faut donc faire attention à ce que l'estimation soit la plus précise possible, en tenant compte des caractéristiques du bien immobilier, de sa localisation, et des prix du marché. Une sous-évaluation peut entraîner un contrôle fiscal et des pénalités. L'administration fiscale dispose d'un délai de 3 ans pour contester la valeur déclarée.

Émoluments du notaire : un barème dégressif et réglementé

Les émoluments du notaire sont également calculés en fonction de la valeur du bien transmis, selon un barème dégressif fixé par l'État. Ce barème est divisé en tranches, avec des taux d'imposition différents pour chaque tranche. Le montant total des émoluments est obtenu en additionnant les résultats du calcul pour chaque tranche. Le barème est révisé périodiquement. Voici un exemple simplifié du barème applicable aux donations immobilières en 2024 (ce barème est donné à titre indicatif et doit être vérifié auprès de votre notaire) :

  • De 0 à 6 500 € : 3,870 %
  • De 6 500 € à 17 000 € : 1,596 %
  • De 17 000 € à 60 000 € : 1,064 %
  • Plus de 60 000 € : 0,799 %

Par exemple, pour un bien d'une valeur de 150 000 €, le calcul des émoluments du notaire serait le suivant : (6 500 * 0,03870) + ((17 000 - 6 500) * 0,01596) + ((60 000 - 17 000) * 0,01064) + ((150 000 - 60 000) * 0,00799) = environ 1 678 €. Ces émoluments sont assujettis à la TVA (20%). Il est important de bien comprendre ce calcul, même si votre notaire vous fournira un devis détaillé, pour estimer les frais de notaire avec précision. De plus, le notaire peut également percevoir des honoraires libres pour certaines prestations spécifiques, notamment en matière de conseil juridique personnalisé, d'actes complexes (par exemple, la création d'une société civile immobilière avant la donation), ou de négociations immobilières. Ces honoraires doivent faire l'objet d'une convention écrite préalable avec le client. Le décret n°2020-1422 du 21 novembre 2020 encadre la fixation de ces honoraires libres.

L'impact de la nature du bien : immobilier, argent, parts de société

La nature du bien transmis a également un impact significatif sur les frais de notaire. Les donations de biens immobiliers sont soumises à des formalités spécifiques et à des droits d'enregistrement généralement plus élevés que les donations de biens mobiliers (argent, actions, etc.). La donation d'un bien immobilier (maison, appartement, terrain) nécessite obligatoirement la rédaction d'un acte authentique par un notaire, et sa publication au Service de la Publicité Foncière (anciennement Conservation des Hypothèques) afin de garantir l'opposabilité de la donation aux tiers. Les droits d'enregistrement applicables aux biens immobiliers sont calculés sur la valeur vénale du bien, après déduction des abattements. De plus, la valeur du bien immobilier peut être plus difficile à évaluer avec précision, ce qui peut avoir un impact sur le montant des frais. La donation de sommes d'argent est soumise à des droits d'enregistrement moins élevés. Enfin, la donation de parts de société (SCI, SARL, etc.) est également soumise à des règles spécifiques, notamment en matière d'évaluation des parts et de droits d'enregistrement. Il est crucial de se renseigner sur les spécificités fiscales propres à chaque type de bien avant de procéder à la donation.

Exemples concrets : combien prévoir pour vos frais de donation ?

Pour illustrer concrètement le calcul des frais de notaire et vous aider à estimer les coûts liés à une donation, voici quelques exemples basés sur différents scénarios. Ces exemples prennent en compte la valeur du bien transmis, le lien de parenté entre le donateur et le donataire, et les abattements fiscaux applicables. Ces simulations vous permettront d'avoir une idée plus précise des frais à prévoir dans votre situation. Il est important de noter que ces exemples sont donnés à titre indicatif et qu'il est impératif de consulter un notaire pour obtenir une estimation précise et personnalisée, tenant compte de tous les aspects de votre situation patrimoniale et familiale.

Scénarios variés : Parents-Enfants, Frères-Sœurs, époux

Analysons plusieurs donations avec des valeurs de biens différentes et des liens de parenté variés. Considérons une donation d'un bien immobilier d'une valeur de 150 000 € entre parents et enfants, puis une donation d'une somme d'argent de 60 000 € entre frères et sœurs, et enfin une donation d'un appartement d'une valeur de 350 000 € entre époux. Chaque situation est unique et nécessite un calcul spécifique des frais de notaire. Les abattements fiscaux applicables varient considérablement en fonction du lien de parenté, ce qui a un impact significatif sur le montant des droits d'enregistrement (DMTG). Il est donc essentiel de bien prendre en compte ces éléments, ainsi que les spécificités de chaque bien (immobilier, argent, parts de société), pour anticiper au mieux les frais de donation. Les donations entre non-parents, par exemple à un ami, sont naturellement taxées plus lourdement, en l'absence d'abattement.

Calcul détaillé : droits d'enregistrement, émoluments, débours

Pour la donation du bien immobilier de 150 000 € entre parents et enfants, après l'abattement de 100 000 € par enfant et par parent (renouvelable tous les 15 ans), les droits d'enregistrement seront calculés sur la base de 50 000 €. Le taux applicable dépendra de la tranche du barème progressif. Pour la donation de la somme d'argent de 60 000 € entre frères et sœurs, après l'abattement de 15 932 €, les droits d'enregistrement seront calculés sur la base de 44 068 €, avec un taux de 35% jusqu'à 24 430€ et 45% au-delà. Pour la donation de l'appartement de 350 000 € entre époux, après l'abattement de 80 724 €, les droits d'enregistrement seront calculés sur la base de 269 276 €, avec des taux progressifs allant de 5% à 45%. Les émoluments du notaire seront calculés selon le barème mentionné précédemment pour chaque scénario, et les débours représenteront un montant variable en fonction des formalités à accomplir (publication au Service de la Publicité Foncière pour les biens immobiliers, etc.).

Tableaux récapitulatifs : estimations des frais par scénario

Voici un tableau récapitulatif des frais de donation estimés pour chaque scénario, incluant les droits d'enregistrement (DMTG), les émoluments du notaire et les débours :

  • Donation de 150 000 € entre parents et enfants : Droits d'enregistrement (sur 50 000 €) environ 2 500 € + Frais de notaire (émoluments + débours) environ 2 000 €. Total estimé : 4 500 €.
  • Donation de 60 000 € entre frères et sœurs : Droits d'enregistrement (sur 44 068 €) environ 17 980 € + Frais de notaire (émoluments + débours) environ 1 300 €. Total estimé : 19 280 €.
  • Donation de 350 000 € entre époux : Droits d'enregistrement (sur 269 276 €) environ 79 000 € + Frais de notaire (émoluments + débours) environ 2 200 €. Total estimé : 81 200 €.

Ces montants sont donnés à titre indicatif et peuvent varier significativement en fonction des spécificités de chaque situation, de l'évolution de la législation fiscale, et des honoraires libres du notaire pour certaines prestations. Il est indispensable de consulter un notaire pour obtenir une estimation précise et personnalisée, et pour bénéficier de conseils adaptés à votre situation patrimoniale et familiale. Une planification rigoureuse de la donation et une consultation avec un professionnel du droit permettent d'anticiper au mieux les coûts et d'optimiser les abattements fiscaux. N'hésitez pas à demander plusieurs devis auprès de différents notaires pour comparer les tarifs et les prestations proposées.

Optimisation des frais de notaire : stratégies et astuces pour réduire les coûts

Il existe plusieurs stratégies et astuces légales pour optimiser les frais de notaire lors d'une donation et minimiser l'impact fiscal sur votre patrimoine. La connaissance des abattements fiscaux (notamment l'abattement de 100 000 € entre parents et enfants), la donation en nue-propriété, la donation-partage, la planification fiscale à long terme et, dans certains cas, la négociation des honoraires libres du notaire, sont autant d'outils à votre disposition pour réduire le coût de la donation. Il est fortement recommandé de se faire accompagner par un notaire ou un conseiller en gestion de patrimoine pour mettre en place la stratégie la plus adaptée à votre situation personnelle et familiale. Une bonne planification, tenant compte de vos objectifs et de la législation en vigueur, peut faire la différence et permettre de réduire significativement les frais de donation. Une consultation avec un professionnel est un investissement qui peut s'avérer très rentable à long terme.

Abattements et exonérations : le premier levier d'optimisation fiscale

Les abattements fiscaux sont des sommes que vous pouvez déduire de la valeur du bien transmis avant le calcul des droits d'enregistrement (DMTG). Ces abattements varient considérablement en fonction du lien de parenté entre le donateur et le donataire, et peuvent représenter une économie substantielle. Par exemple, l'abattement entre parents et enfants est de 100 000 € par enfant et par parent, et il se renouvelle tous les 15 ans, offrant ainsi une opportunité de transmettre progressivement son patrimoine sans payer de droits. Il existe également des exonérations spécifiques pour certains types de biens, comme les entreprises familiales sous certaines conditions (pacte Dutreil). Il est crucial de bien connaître ces abattements et exonérations pour optimiser les frais de donation et transmettre une part importante de votre patrimoine sans payer de droits d'enregistrement. Une connaissance approfondie de ces dispositifs est indispensable pour une planification successorale efficace.

Donation en Nue-Propriété : un démembrement astucieux

La donation en nue-propriété consiste à donner uniquement la nue-propriété du bien immobilier ou des actifs financiers, tout en conservant l'usufruit, c'est-à-dire le droit d'utiliser le bien (par exemple, habiter un appartement) ou d'en percevoir les revenus (par exemple, encaisser les loyers). Cette stratégie permet de réduire significativement les droits d'enregistrement, car ils sont calculés uniquement sur la valeur de la nue-propriété, qui est inférieure à la valeur en pleine propriété. La valeur de la nue-propriété est déterminée en fonction de l'âge de l'usufruitier, selon un barème fixé par l'administration fiscale (article 669 du Code Général des Impôts). Par exemple, si l'usufruitier a moins de 21 ans, la nue-propriété représente 10% de la valeur du bien en pleine propriété. Si l'usufruitier a entre 61 et 70 ans, la nue-propriété représente 60% de la valeur du bien en pleine propriété. Cette technique est particulièrement intéressante pour les donations de biens immobiliers, car elle permet de transmettre le patrimoine à ses enfants tout en conservant la possibilité de vivre dans le bien ou d'en percevoir les loyers, assurant ainsi une sécurité financière pour le donateur. Au décès de l'usufruitier, la pleine propriété est automatiquement reconstituée au profit du donataire, sans droits de succession supplémentaires.

Donation-partage : figer la valeur et éviter les conflits

La donation-partage est une donation qui a pour objet de partager les biens du donateur entre ses héritiers présomptifs (généralement ses enfants) de son vivant. Elle permet d'éviter les conflits successoraux et de figer la valeur des biens au jour de la donation, ce qui peut être avantageux en cas de forte valorisation des biens à l'avenir. De plus, la donation-partage peut permettre d'optimiser les frais de notaire et les droits de mutation à titre gratuit (DMTG), car elle peut être soumise à un régime fiscal plus favorable que les donations simples. Elle permet aussi d'assurer une égalité entre les héritiers et d'éviter les éventuels litiges au moment du règlement de la succession. Une répartition claire et anticipée des biens favorise une succession sereine et évite les tensions familiales. La donation-partage doit obligatoirement être réalisée devant notaire.

Planification fiscale : anticiper et échelonner les donations

La planification fiscale consiste à anticiper les donations et à les échelonner dans le temps pour profiter des abattements fiscaux réguliers (notamment l'abattement de 100 000 € entre parents et enfants, renouvelable tous les 15 ans). Par exemple, si vous avez plusieurs enfants, vous pouvez donner 100 000 € à chacun d'eux tous les 15 ans sans payer de droits d'enregistrement (en tenant compte de la valeur des donations antérieures). Cette stratégie permet de transmettre progressivement votre patrimoine à vos héritiers tout en minimisant les frais de donation et en optimisant les abattements fiscaux. Il est important de commencer à planifier votre succession le plus tôt possible, idéalement dès 50 ans, pour profiter pleinement des avantages fiscaux et anticiper les évolutions de la législation. Une planification à long terme permet de maximiser les abattements et de réduire considérablement les frais de donation, tout en assurant une transmission harmonieuse de votre patrimoine.

Négociation des honoraires du notaire : une marge de manœuvre limitée

Il est important de savoir que les honoraires du notaire (émoluments) sont en grande partie fixés par un barème national réglementé par l'État, et ne sont donc pas négociables. Cependant, le notaire peut percevoir des honoraires libres pour certaines prestations spécifiques, notamment en matière de conseil juridique personnalisé, d'actes complexes (par exemple, la création d'une société civile immobilière avant la donation), ou de négociations immobilières. Ces honoraires libres doivent faire l'objet d'une convention écrite préalable avec le client, précisant la nature de la prestation et le montant des honoraires. Il est donc possible de négocier ces honoraires libres, en demandant au notaire un devis détaillé et en comparant les tarifs proposés par différents notaires. Il est également conseillé de se renseigner sur les tarifs moyens pratiqués pour des prestations similaires. La négociation des honoraires libres peut représenter une économie non négligeable, surtout pour les donations complexes.

Les pièges à éviter et les erreurs courantes en matière de donation

Il est essentiel d'éviter certains pièges et erreurs courantes lors d'une donation pour ne pas compromettre son efficacité, optimiser les aspects fiscaux et éviter des conséquences financières désagréables à long terme. Une sous-estimation de la valeur du bien, l'oubli des droits de mutation à titre gratuit (DMTG), la négligence des obligations déclaratives, l'ignorance des implications fiscales futures, et le manque de conseils professionnels sont autant d'erreurs à éviter. Une bonne information, une planification rigoureuse et un accompagnement par un professionnel du droit sont essentiels pour éviter ces pièges et réaliser une donation en toute sérénité, en optimisant les aspects fiscaux et en protégeant les intérêts de toutes les parties prenantes. Une donation bien préparée est une donation réussie, tant sur le plan financier que sur le plan familial.

Sous-estimation de la valeur du bien : risque de redressement fiscal

La sous-estimation de la valeur du bien (immobilier, parts de société, etc.) est une erreur fréquente qui peut avoir des conséquences fiscales importantes. Si l'administration fiscale estime que la valeur déclarée est manifestement trop basse par rapport à la valeur réelle du marché, elle peut procéder à un redressement fiscal, avec des pénalités et des intérêts de retard. L'administration dispose d'un délai de 3 ans pour contester la valeur déclarée. Il est donc important de faire évaluer le bien par un professionnel indépendant (expert immobilier agréé, notaire avec une expertise en évaluation immobilière) pour obtenir une estimation objective et fiable, basée sur les prix du marché, les caractéristiques du bien, et sa localisation. Une évaluation précise permet d'éviter les redressements fiscaux, de garantir la validité de la donation, et de protéger les intérêts de toutes les parties prenantes (donateur, donataire, administration fiscale). L'administration fiscale se base sur plusieurs critères pour évaluer la valeur d'un bien, il est donc important d'en tenir compte lors de l'estimation.

Oublier les droits de mutation à titre gratuit (DMTG) : un budget erroné

Oublier de prendre en compte les droits de mutation à titre gratuit (DMTG) est une erreur qui peut fausser considérablement le calcul des frais de donation et conduire à un budget erroné. Ces droits représentent une part importante des frais totaux, et leur montant varie en fonction du lien de parenté entre le donateur et le donataire, et de la valeur du bien transmis. Il est donc essentiel de bien les prendre en compte lors de la planification de la donation et d'intégrer leur montant dans votre budget prévisionnel. Ne pas les intégrer dans votre budget peut entraîner des difficultés financières importantes au moment du paiement des frais de notaire. Une bonne estimation des DMTG est donc primordiale pour une donation réussie et une gestion financière saine. Les droits de mutation représentent la principale charge fiscale dans le cadre d'une donation.

Négliger les obligations déclaratives : sanctions fiscales

Négliger les obligations déclaratives est une erreur qui peut entraîner des pénalités fiscales et compromettre la validité de la donation. La donation doit être déclarée à l'administration fiscale dans les délais impartis (généralement dans le mois qui suit la signature de l'acte), et les droits d'enregistrement (DMTG) doivent être payés. Le non-respect de ces obligations peut entraîner des amendes, des intérêts de retard, et même la remise en cause de la donation par l'administration fiscale. Il est donc important de respecter scrupuleusement les obligations déclaratives pour éviter des sanctions fiscales et garantir la sécurité juridique de la donation. Le notaire est généralement chargé de ces formalités, mais il est important de s'assurer qu'elles sont bien effectuées et de conserver les justificatifs de paiement. Un oubli ou un retard peut vite coûter cher et avoir des conséquences importantes.

Ignorer les implications fiscales futures : succession, IFI

Ignorer les implications fiscales futures de la donation est une erreur qui peut avoir des conséquences à long terme sur votre patrimoine et celui de vos héritiers. La donation peut avoir un impact sur l'impôt sur la fortune immobilière (IFI) si vous conservez l'usufruit du bien, ou sur les droits de succession au moment de votre décès, en fonction des donations antérieures et des abattements utilisés. Il est donc essentiel de bien comprendre ces implications avant de réaliser la donation et de prendre en compte ces éléments dans votre planification successorale globale. Une consultation avec un conseiller fiscal ou un notaire spécialisé en gestion de patrimoine peut être utile pour analyser les implications fiscales futures et prendre les mesures appropriées pour optimiser votre situation fiscale et celle de vos héritiers. La donation peut influencer votre situation fiscale et celle de vos héritiers sur plusieurs années, il est donc important d'anticiper les conséquences à long terme.